♔ On aimerait pouvoir dire que l'Angleterre actuelle n'a plus rien à voir avec l'Angleterre de Thatcher : les rebellions, le patriotisme criard qui font des Anglais malgré leur flegme légendaire des activistes stimulés par une envie de paix et d'équilibre social. Dans cette perspective on dirait également que les jeunes de la célèbre série Skins ne sont pas vraiment ce qu'ils sont, et s'ils l'étaient, ça ne serait que l'héritage de leurs précurseurs skinheads et autres bobos des années 1990 et si aujourd'hui "faire la fête" prend un tout autre sens, les anglais moyens sont ravis de dire que les mondanités et autres réjouissances ne sont pas à l'ordre de chacune de leur journée. Une façon légitime de mettre fin à l'étiquette " Sex, Drug & Rock'N'Roll" qui jusqu'à aujourd'hui leur était encore attribuée.

Salford est une petite ville du Nord de l'Angleterre, située dans le comté de Greater Manchester, c'est une ville sans histoire à l'architecture post-industrielle et moderne, les maisons de briques rouges qui sont la marque même de l'architecture britannique sont visibles partout. Au milieu des maisons et immeubles plus récents se dresse l'Université de Salford. Loin de faire partie des célèbres universités britannique, L'Université de Salford est classée 100e sur 118 universités anglaises, et si ça n'est pas Cambridge ou Oxford, on lui concèdera tout de même un niveau d'étude acceptable. Depuis les années 1990, elle ne cesse de s'améliorer et elle a entreprit de nombreux projets pour tenter de booster la jeunesse anglaise qui arpente les rues de Salford et d'Angleterre. Proposant un environnement d'étude agréable, des emplois du temps léger, cette école favorise avant tout la recherche et son but est donc de stimuler la curiosité de ses étudiants. École publique, l'université de Salford est réputée pour accueillir des étudiants de milieux sociaux et culturels très variés, la majorité cependant appartiennent à la classe moyenne et à des familles de parents ouvriers ; des recherches ont pourtant prouvé que beaucoup de ces élèves issus d'un environnement qui ne les prédisposerait pas à de longues études se montraient être les plus motivés et les plus brillants.

On qualifiera facilement l'Université de Salford comme étant une école médiocre avec des élèves médiocres, pire, des cas sociaux qui n'ont été pris nul part d'autre, qui sont sans avenir et dont l'Université à besoin pour vivre. Cette critique qui est faite de l'école a fait grandir un sentiment de cohésion et d'unité entre les élèves. « On pense de nous que nous sortirons de Salford comme nous y sommes entrer c'est à dire plus ou moins au bas de l'échelle, je pense que c'est faux et que l'école ne fait pas forcement l'élève. Les professeurs sont très bons, ils sont passionnés et motivés. Nous sommes décidés à montrer à tous les petits péteux de Londres et Cambridge que nous ne sommes pas plus bêtes qu'eux. »

Il est donc temps de revenir à la réalité, tout le monde ne joue pas sa vie sur fond de Rock'n'Roll et n'abuse pas de la drogue et du sexe : ça n'est pas la haute société qui fait l'Angleterre, ça n'est pas la Reine Elisabeth qui fait les Anglais, non : c'est la classe moyenne écrasée sous les regards méprisants des riches et de la société où il faut être fortuné et beau pour réussir.